«
L’innovation est un facteur déterminant de la croissance et des performances de
l'économie mondialisée. Elle donne naissance à de nouvelles technologies et de
nouveaux produits qui aident à répondre aux enjeux mondiaux comme ceux de la
santé ou de l'environnement. En transformant les modalités de production des biens et de prestation
des services, elle stimule la productivité, crée des emplois et contribue à
améliorer la qualité de vie des citoyens. » (OCDE, 2007)
Chaque année, l’Indice
mondial de l’innovation classe les résultats en matière d’innovation de près de
130 pays et économies du monde entier. Chaque pays est évalué sur la base de 82
indicateurs. Le grand gagnant de l’édition 2016, qui classait 128 économies,
est la Suisse, suivie de la Suède, la Grande-Bretagne, les Etats-Unis et la
Finlande. En Afrique Subsaharienne, la première place revient à l’Ile Maurice
(53ème) suivie de l’Afrique du Sud (54ème) et du Kenya
(80ème). Le Niger arrive à la 124ème place. Dans le même
esprit, dans son rapport annuel sur la Propriété intellectuelle, l’Organisation
Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI) ne classe le Niger qu’à la 135ème
position. S’il y a bien un indicateur complètement objectif qui permet de
mesurer l’innovation, c’est le nombre brevets déposés par an.
Le Niger en a déposé 1 brevet en 2016 selon l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle. Soit seize (16) fois moins que Sénégal, considéré comme une référence en matière de nombre de start-ups en Afrique de l’Ouest. Dans tous ces classements économiques, le Niger a toujours du mal à regarder vers l’avenir tandis que ses voisins (Burkina Faso par exemple) ainsi que les pays émergeants jouent de plus en plus la concurrence, l’Inde par exemple qui s’est jetée à fond dans les hautes technologies.
Le Niger en a déposé 1 brevet en 2016 selon l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle. Soit seize (16) fois moins que Sénégal, considéré comme une référence en matière de nombre de start-ups en Afrique de l’Ouest. Dans tous ces classements économiques, le Niger a toujours du mal à regarder vers l’avenir tandis que ses voisins (Burkina Faso par exemple) ainsi que les pays émergeants jouent de plus en plus la concurrence, l’Inde par exemple qui s’est jetée à fond dans les hautes technologies.
Les raisons de cette
contre-performance sont entre autres : le déclin de l’industrie, le manque
d’investissement dans la Recherche et Développement (R&D), le système
éducatif chancelant ... A cela s’ajoute un glissement progressif des emplois
vers les services qui s’est opéré. Et ce secteur demande beaucoup moins de
valeur ajoutée et d’innovation.
Plus une nationale est
innovante, plus elle devient attractive. Et réciproquement. Or, pour être innovant,
un pays doit offrir des conditions favorables au développement de l'innovation,
c'est-à-dire attirer un capital humain hautement qualifié, favoriser la
production et les échanges de savoirs, stimuler l'entrepreneuriat, etc. Au
Niger, les autorités semblent prendre conscience des enjeux autour de ces
questions. Comme en témoignent les assouplissements des démarches pour
favoriser l’entrepreneuriat ainsi que le soutien sans cesse croissant qu’elles
apportent pour stimuler l’innovation observés ces dernières années dans le
pays.
SahelInnov :
les leçons d'une résurrection !
SahelInnov, qui a réuni quarantaine de jeunes
pousses du Sahel, s’est fixé six objectifs :
-
Détecter et vulgariser les innovations à forte
création de valeur sociétale et environnementale pour le Sahel
-
Aider au passage à l’échelle des offres et
solutions des startups sahéliennes
-
Rédiger la déclaration des startups
sahéliennes à l’endroit des autorités afin de promouvoir des écosystèmes propices
à l’entrepreneuriat innovant et durable
-
Déployer un programme accélérateur pour
les startups les plus prometteuses
-
Créer un cadre d’échanges sur le sahel de
demain
-
Promouvoir la collaboration entre les
startups et les acteurs de l’écosystème
Cette rencontre a permis
d’accompagner la
dynamique des Startups Sahéliennes. Elle a permis également de promouvoir
celles misant sur l'innovation, dans divers secteurs de nos économies.
SahelInnov entend ainsi redonner au Sahel, et particulièrement au Niger, son
image de vitrine technologique perdue il y'a belle lurette.
Des
Nigériens si Innovants !
Les deux exemples ci-dessous
illustrent le type de technologies en cours d’élaboration par de nigériens pour
relever les défis environnementaux locaux. Le premier porte sur un système
d’irrigation contrôlé à distance par téléphone portable au Niger : une solution
“verte” conçue par Abdou Maman, expert nigérien en technologies de
l’information et de la communication et fondateur de « Tech Innov »,
qui permet aux agriculteurs de contrôler leurs systèmes d’irrigation à distance
grâce à leur téléphone portable. Et le second, la production d’engrais naturel à
partir de jacinthe d’eau : une initiative à fort potentiel et qui
participe à la transition vers un modèle économique d’entreprise viable et
durable en Afrique.
·
Améliorer
les pratiques agricoles
![]() |
Mamane présentant son oeuvre au Président Mahamadou Issoufou et sa délégation Crédit Photo http://www.tele-irrigation.net/ |
·
Dépolluer
le fleuve Niger en produisant engrais et électricité

Méconnus du grand public
il y'a quelques années, Abdou Maman, Mariam Pety ne cessent de s'illustrer grâce
à leurs innovations dans de compétitions nationales, régionales, voire
internationales. Dernier exemple en date, le premier a été honoré le 12 avril
2015 en Corée du Sud à la cérémonie d'ouverture du 7ème Forum Mondial de l'Eau
qui se déroule tous les 3 ans par un prix, un trophée et un certificat. La
seconde a remporté le Prix de l'entreprenariat féminin de la Secrétaire
Générale de la francophonie Michaëlle Jean. Succès qui serait imputable, en
partie, à une prise de conscience des pouvoirs publics pour "créer
environnement favorable à l'éclosion d'une économie numérique nationale
inclusive et compétitive" (Issoufou Mahamadou).
De ces bonnes nouvelles,
on peut tirer quelques leçons : la
première tient à l'importance que l'on doit accorder à nos talents. Eh oui.
Notre pays regorge de nombreuses forces vives qui font chaque jour preuve d’une
ingéniosité́ remarquable pour relever de nombreux défis tels que le changement
climatique ou de la dégradation des terres. La seconde conforte l’esprit
d’entreprise qui anime les jeunes Nigériens, lesquels utilisent les nouvelles
technologies pour améliorer
le quotidien de la population dans divers secteurs. Tous ces talents méritent une place de choix
et un meilleur accompagnement pour redonner à notre pays sa place d'antan. Il y
a lieu de saluer au passage la décision de l’État du Niger « d'accorder à
Tech-Innov Sarl le bénéfice du code des investissements par arrêté
interministériel n° 017/MM/DI/M/F du 11/02/2014. Par cet arrêté Tech-Innov est
exonéré pour les 5 ans à venir des droits et taxes perçus par l’État y compris
les droits des douanes ». Enfin, comme le disait déjà Schumpeter au début
du 20ème siècle, l’innovation passe par les entrepreneurs. Il convient de
remettre les entreprises et l’initiative privée et l’importance du capital
humain et de sa formation au centre des stratégies d’innovation au niveau
national.
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