Taxer moins les importations des panneaux solaires pour booster la production de l’électricité

Dans la plupart pays développés ou en développement, la tendance actuelle se tourne vers des énergies moins polluantes, plus respectueuses de l’environnement. Le Niger n'échappe pas à cette règle. Puisque une petite promenade dans les quartiers "chics" de Niamey suffirait pour se rendre compte de cette réalité : de plus en plus de maisons s'équipent en panneaux photovoltaïques ou solaires. 

Si ces derniers épargnent, en partie, leurs heureux propriétaires des coupures d'électricité intempestives ou délestages de la NIGELEC, cependant, leurs coûts exorbitants : kits et installations coûteraient 180.000 FCFA minimum  (275 euros), rend leur acquisition quasi-impossible pour un grand nombre de la population. En cause, la taxe très importante qui pèse sur leur importation [puisque commandé à partir de la Chine et l'Espagne essentiellement]  ainsi que le manque de soutien de la part des autorités pour cette filière, comme en témoigne M. Amadou Abdoul Kader [responsable du développement des marchés et relations publiques de la Société Africaine d'Equipement] dans une interview accordée au journal le Sahel.

Et pourtant, "les installations photovoltaïques offrent une solution écologique en utilisant cette source intarissable, gratuite et naturelle qu’est le soleil. Et comble du bonheur, notre pays bénéficie d'un'ensoleillement permanent. Cependant, selon l'organisation Cri de Cigogne, "l’énergie solaire est largement sous-exploitée eu égard à l’incroyable potentiel du pays. En 2001, la puissance installée est seulement de 435 kWc destinés aux secteurs de l’hydraulique (pompage et irrigation), des télécommunications (antennes hertziennes) et de l’électricité rurale (éclairage des écoles, réfrigération, dispensaires…)". Même si la quanité produite via le solaire a augmenté depuis, beaucoup de progrès restent à faire pour répondre à une demande en énergie croissante. 

Réticence des autorités

La réticence des autorité à appuyer cette filière d’avenir pourrait se résumer par la crainte de voir la NIGELEC perdre son monopole.

Rappelons que  la mission de la NIGELEC est la réalisation de toute entreprise ou opérations concernant:

• La production
• L’achat
• L’importation
• Le transport
• La distribution de l’énergie électrique.

Et ce, sur tout le territoire de la République du Niger. 
C'est donc son incapacité à honorer sa mission qui a incité les ménages nigériens à se détourner, en partie, de ses services. Et,  grâce à la libéralisation, des initiatives privées se sont développées dans la conception et la production de divers appareils fonctionnant à l'énergie solaire.

S'inspirer du modèle de EDF(France)

Pour lever cette crainte, la NIGELEC pourrait s'inspirer du modèle mis en place par l'EDF, en France. Cela consisterait pour notre société d'électricité d'avoir l’obligation d’acheter pendant une durée déterminée l’électricité produite par des particuliers/entreprises à partir d’une énergie renouvelable, donc le solaire. Les tarifs du photovoltaïque seraient fixés aussi par l’Etat. Ainsi, les particuliers/entreprises auraient donc la garantie d’amortir leur investissement et de bénéficier d’un revenu régulier. 
Dans un pays où l'accès à l’électricité reste encore un "luxe" (localités électrifiées : 405, taux d’électrification : 10%), cette pratique allait donc permettre à bon nombre de la population de s’y approvisionner qualitativement et surtout à moindre coût.

Pour finir notre article, voici une citation qui pourrait vous inciter à basculer vers le solaire : "Nous recevons environ mille fois l'énergie solaire plus que nous avons besoin. Le soleil est tellement fort, on ne peut presque pas s'imaginer quelle énergie nous frappe quotidiennement. C'est un cadeau de Dieu qui a créé le soleil. Ne pas utiliser cette source d'énergie qui est renouvelable, propre et sans danger, c'est comme refuser ce cadeau", (Mme Kakesse Damaris, président du Centre Promosol).