Le Niger, 16ème pays le plus prospère d'Afrique en 2014

Depuis 2006, l’institut britannique The Legatum Institut (LI) propose une analyse comparative annuelle de la richesse et du bien-être des Etats à travers son indice "Legatum Prosperity™". 

D'après la tradition, la prospérité d’un pays a été fondée uniquement sur ​​les indicateurs macro-économiques tels que le revenu d’un Etat, symbolisée soit par le PIB ou le revenu moyen par habitant (PIB par habitant).
Mais, "la majorité des gens seraient d’accord pour que la prospérité est plus que juste l’accumulation de richesses matérielles, c’est aussi la joie de la vie quotidienne et la perspective d’être en mesure de construire une vie encore meilleure à l’avenir. L’indice de la prospérité est remarquable parce qu’il est la seule mesure globale de prospérité fondée sur le revenu et le bien-être" (Mc Gill 2013).

Dans la continuité, LI vient de publier sa neuvième édition.  Sur les 142 pays retenus dans le monde pour l'édition 2014, le Niger se classe au 114ème rang, et perd cinq(5) places rapport à l'édition de 2013 (109ème). 

Niger : Rang mitigé à l’échelle du Continent Africain

Parallèlement au classement mondial, LI établit aussi d'autres classements notamment au niveau continental. Ainsi, sur les 38 pays africains retenus par l'Institut Britannique en 2014, le Niger se positionne à la 16ème place (une place de moins par rapport à la précédente édition), loin derrière le Burkina Faso qui figure dans le top 10. 

Comme mentionné ci-dessus, l'objet de cette étude est de faire "une évaluation du bien-être des nations à l’aide de données issues d’enquêtes, qui reflètent le ressenti des citoyens sur huit indices et sous indices"(Les Echos, 2012) énumérés ci-dessous, entre parenthèses et sur la base de certains d'entre eux nous nous attellerons à analyser les performances et les contre-performances réalisées  par le Niger. Pour le reste, vous pouvez faire votre propre "opinion" en vous référant à l'image ci-dessus :

1) Économie (politiques macro-économiques, la satisfaction et les attentes économiques, les fondations pour la croissance et l'efficacité du secteur financier). Il convient de rappeler qu'au niveau du facteur économique, ces résultats peuvent nous éclairer sur les moteurs du changement et servir d’indicateurs avancés. Sur ce plan, même le FMI a noté des avancées significatives pour pays. Ce dernier se pointe à la 12ème place.

2) Esprit d’entreprendre et Opportunités (environnement entrepreneurial - activité d'innovation, - marché de l'emploi). Notre pays se classe au 35ème rang. Selon cette étude, le pourcentage de citoyens qui pensent que c’est le moment idéal pour décrocher/changer de job est de 54,7%. Ce chiffre en dit long sur notre optimisme actuel.

3) Gouvernance (gouvernement efficace et responsable, élections démocratiques - participation politique – primauté du droit).

4) Éducation (accès à l'éducation - qualité de l'éducation et le capital humain): C'est sur ce critère que notre pays enregistre sa plus forte contre-performance : 37ème sur 38 pays retenus. Quoiqu'il gagne une place par rapport à l'édition précédente, il conviendrait de noter la nécessité d’investir davantage dans ce secteur combien stratégique pour le pays. Cela passe forcément par une augmentation des dotations [budgétaires] allouées à ce secteur et veiller à une utilisation plus efficace de ces ressources. Les investissements en cours (formation des enseignants, construction des classes, etc.) par les autorités ces dernières années s’inscrivent sur cette bonne voie.

5) Santé (actions sur la santé - infrastructures sanitaires et soins préventifs - satisfaction de la santé physique et mentale)

6) Sécurité (la sécurité nationale - sécurité des citoyens): Notre pays progresse de deux (2) rangs, pour s'établir à la 11ème place.  Compte tenu du contexte sécuritaire de plus en plus délétère dans la sous-région, on ne ferait que se réjouir de ce progrès qui serait imputable aux récents investissements réalisés pour moderniser notre Armée. 

7) Liberté (liberté individuelle - tolérance sociale): C'est la meilleure performance du Niger dans ce classement puisqu'il figure dans le top 10 : 7ème sur 38. 

8) Capital social (cohésion sociale et engagement - réseaux communautaires et familiaux).

Alors que l'économie nigérienne se développe, "la réflexion" du gouvernement doit davantage être orientée vers "le comment" faire en sorte que les fruits de la croissance profitent à tous les Nigériens et contribuer à une véritable prospérité à long terme.