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vendredi 19 juin 2015

Ramadan : Pourquoi les prix flambent?

« Le prix des choses ne dépend pas de leur utilité intrinsèque, mais de l’offre et de la demande. »(Thomas Robert Malthus, Principes d’économie politique, 1820).

Le mois de Ramadan représente un moment spécial dans la vie des musulmanes. Il symbolise également le partage et la bienfaisance, des valeurs chères pour cette communauté.  Mais, à la veille de ce grand rendez-vous cultuel, un phénomène s’annoncerait comme un trouble-fête :   l’envolée spectaculaire des prix de denrées alimentaires. Plus besoin de statistiques pour s’en apercevoir. C’est ce constat qui nous a motivé à apporter une réponse « rationnelle » à cette « étrange » situation.


En temps normal, les prix et les quantités de produits achetés et vendus sont déterminés sur les marchés libres. Or, le Ramadan bouleverse nos habitudes de consommations et nous pousse à dépenser et consommer davantage : le  budget journalier de courses pourrait se multiplier par deux, voire plus. Ce budget est essentiellement alloué aux  dépenses alimentaires : achat de viande, fruits & légumes…. En outre, plus de 70% des ménages nigériens feraient leurs courses à quelques jours (une semaine pour les plus prévoyants) de Ramadan. Cela entraîne une ruée vers les produits alimentaires et leur demande explose au point d’excéder leur offre. Résultat, une grande partie de la demande n’est pas satisfaite. Les consommateurs nigériens sont prêts à payer plus cher pour être servis.

En conséquence, tant que la demande est supérieure à l’offre sur le marché, il y a des pressions à la hausse sur le prix de ce marché. La note de conjoncture de l’Institut Nationales de la Statistique (INS)(Juillet, 2014) de l’époque confirmait  bien cette tendance :  poissons frais (+15,6%), les autres fruits frais (+14,9%), les autres matières grasses (+6,9%), les pâtes alimentaires (+5,8%), les viandes (+2,9%), les huiles (+2,6%), les pains (+2,5%), les pâtisseries, gâteaux, biscuits et viennoiseries (+2,4%), les condiments (+1,8%), le café, thé, cacao et autres végétaux pour tisanes (+1,5%), les céréales non transformées (+1,2%) et les autres conserves de poissons (+0,9%) : c’est « l’effet Ramadan ». Puis, l'indice Harmonisé des prix à la consommation (IHPC), qui  est « l'instrument de mesure de l'inflation. Il permet d'estimer, entre deux périodes données, la variation moyenne des prix des produits consommés par les ménages. C'est une mesure synthétique de l'évolution de prix des produits, à qualité constante » (INSEE)  (voir notre graphique), permet d’avoir aussi un aperçu de cette évolution.

Au-delà de cette augmentation « naturelle » des prix, certains commercent profiteraient de l'occasion pour augmenter artificiellement et de façon déraisonnable les leurs ainsi que leurs marges. Ce qui peut paraître indécent au vu des vertus et les valeurs que véhicule le mois de Ramadan. Si cette hausse fait le bonheur des commerçants, elle l’est moins pour les plus défavorisés qui représenteraient 50% de la population nigérienne. Et, compte tenu de l'opacité qui règne dans la formation des prix de ces denrées alimentaires : absence de contrôle…., toute action du gouvernement visant à les encadrer, via une baisse temporaire des taxes (TVA par exemple), aurait un impact limité. Le salut des ménages viendrait donc de la clémence de certains commerçants. A moins que l’Etat perpétue également la tradition de la vente à prix modérés.

Pourtant, on pouvait éviter cette pénurie, si nos commerçants et producteurs locaux étaient prévoyants. A titre d’exemple et de comparaison, les magasins et producteurs de jouets se préparent trois, voire quatre mois, à l’avance pour faire face au grand rush de fêtes de fin d’années dans les pays occidentaux. Nos commerçants n’ont donc pas d’excuses.

Enfin, il serait important de souligner que la forte consommation des ménages permettra à notre économie de connaitre une légère embellie.

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