Dévaluation du yuan chinois : quel impact pour l'économie nigérienne?

Ayant enregistré un ralentissement économique, une dégradation de son commerce extérieur et des pertes dans les marchés boursiers, en particulier l’indice du Shangai composite, la Chine au dépourvu les analystes en dévaluant sa monnaie, le Yuan, le mardi 11 août de 2%. Cette décision surprise a conduit à la chute du yuan à son plus bas niveau en 20 ans et a été suivie par une deuxième baisse de 1,06%, puis à nouveau de 1,11%. Conséquence, le Yuan a baissé d'environs 6% par rapport au franc CFA entre le 10 et 21 août 2015, selon nos estimations.

A titre de rappel, la dévaluation est une décision officielle des autorités monétaires à diminuer la valeur de la monnaie nationale par rapport à l'étalon de référence dans un système de taux de change fixes. Devant permettre d'améliorer la situation de la balance de paiement, notamment en stimulant les exportations, en freinant les importations et en favorisant les entrées de devises par rapport aux sorties, la dévaluation s'avère souvent une opération délicate ne produisant pas toujours les effets attendus. 

Selon le Monde (2015), "les économistes s'attendent à ce que la dépréciation du yuan se poursuive, car elle vient compléter un arsenal de mesure fiscales, budgétaires et monétaires déjà prises par Pékin pour soutenir son économie". Dans un monde où les échanges commerciaux sont mondialisés, cette dévaluation ne reste pas anodine : elle a un impact sur les stocks mondiaux de matières premières et de devises. 

L'économie nigérienne relativement impactée...

A l'instar des autres partenaires commerciaux de l'Empire du milieu (Union européenne, États Unis...), le Niger risque d'être impacté par la décision de ce pays de réduire la valeur de sa monnaie. En effet, avec un yuan relativement faible par rapport au franc CFA, et toutes chose égales par ailleurs, les nigériens, qui importent 23,7% de leurs marchandises de la Chine, pourraient acheter davantage dans ce pays, leur pouvoir d’achat étant relativement en hausse. Une nouvelle réjouissante pour une économie comme la nôtre, et de surcroît se nichant sur l'import-export. 
On devra donc s'attendre dans les mois qui viennent à une amélioration des marges de nos opérateurs économiques ou un léger recul des prix des produits "made in China" dans les boutiques. En revanche, les produits (essentiellement ds matières premières) en partance pour la Chine, qui représentent 6,2% de nos exportations, coûteront relativement plus cher pour les chinois. Et en l'absence de données, il est difficile d'avancer chiffres sur les gains/pertes potentiels(elles) attendus par les commerçants ou les ménages nigériens. Et cela ne devrait pas porter un coup de frein à nos exportations vers ce pays "ami". 

Cependant, pas de quoi pavoiser pour longtemps puisque notre balance commerciale (Cf. carte), qui permet d'évaluer l'importance des relations commerciales (exportations et importations) avec la Chine, risque de devenir structurellement déficitaire. Un tendance que l'on doit "absolument" inverser pour permettre à notre pays de se relever.