Le Niger a tout pour réussir

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mardi 5 janvier 2016

Pétrole pas cher dans le monde: Et si c'était le moment de réviser à la baisse le prix des carburants à la pompe au Niger ?

« L’énergie bon marché revitalise l’activité économique d’un pays ».

Pendant la dernière décade de décembre 2015, les prix de l’essence et du diesel ou gasoil ont atteint de niveau historiquement bas dans la majorité des pays Occidentaux. En France, pour ne citer que celle-ci, le litre de gasoil est [même] passé sous le seuil symbolique de 1 euro (655,957FCFA). Un niveau jamais atteint depuis juillet 2009 d’après Le Monde (2015).  Ce passage sous la barre de 1 euro est la traduction concrète de la chute des cours du pétrole. Une aubaine pour les automobilistes français. Mais moins pour leurs homologues nigériens. Cette « réjouissance » est inexistante au Niger. En effet, bien que le Niger soit exportateur net de produits pétroliers depuis novembre 2011, leur prix élevé (Super Sans Plomb : 540 FCFA /L Gasoil : 538FCFA/L, soit plus de la moitié du salaire journalier d’un salarié payé au SMIG : 30047FCFA mensuel) : ce qui les rend quasi-inaccessible pour la majorité des nigériens.

La « stagnation » ou « stabilisation » des prix de carburants au Niger observée dans le pays contraste avec la chute des cours du [baril de] pétrole au niveau mondial. L’or noir qui avait grimpé à plus de 106 dollar le baril en juin 2014 a vu son cours s’effondrer, cotant à moins de 37 dollar le baril à Londres (Brent) comme à New York (WTI) le 29 décembre dernier. De l’avis de plusieurs experts, ce cours ayant été atteint pour la dernière fois fin 2008 en pleine crise financière, devait se maintenir en 201 en raison d’un excès d’offre sur le marché mondial. Ce qui laisse penser que les prix fixés par la Sonidep sont décolérés des cours mondiaux du pétrole.

Donner du pouvoir d’achat aux consommateurs : particuliers et entreprises

Les particuliers : Il n’est mystère pour personne que les produits pétroliers sont inaccessibles pour une part non-négligeable des nigériens. Pour celle qui arrive à se procurer cette énergie, malgré son prix élevé, la baisse du prix de pétrole lui paraitra comme une « bouffée d’oxygène ».  Cette baisse réduira également  l’inflation dans le pays et  soutiendra par ricochet le pouvoir d’achat de nos concitoyens. Ces derniers réinjecteront à leur tour une part importante des économies induites [même si elles difficilement chiffrables au Niger en raison de l’absence de données] dans d’autres produits de consommation.

Les entreprises : Selon l’Agence Internationale de l’Energie (IEA) (2015), 167 tonnes d’essence et 182 tonnes du gasoil ont été consommés dans le Transport au Niger en 2013. Toute baisse du prix du carburant serait bénéfique pour les entreprises et particulièrement les sociétés de transport, grosses consommatrices d’hydrocarbures.
Grâce à une [éventuelle] baisse de prix, les entreprises pourraient réduire leurs prix de vente et redistribuer  ce gain aux consommateurs : répercuter tout ou partie de cette baisse sur les prix de billet de transport pour les compagnies de transport par exemple (ce qui peut paraitre comme une aubaine pour les usagers) ou l’utiliser pour améliorer leurs marges : favoriser les investissements et donc des créations d’emplois.  Quelque soit le scenario retenu, on entrera dans un cercle vertueux de croissance [économique].
Pour le moment, on est loin du compte puisque les prix des produits sont « figés » depuis janvier 2013. Une position qui tranche avec celle du PDG de la Sonidep qui devrait mettre en œuvre des « politiques cohérentes répondant à tous points de vue, aux préoccupations de l’heure et à l’épanouissement des citoyens ».
L’observation des prix de produits pétroliers laisse penser que le gouvernement agit plus pour préserver l’intérêt des firmes opérant dans ce secteur au détriment de celui de la population, laquelle il est censé améliorer le quotidien.  Les nombreuses marches citoyennes réclamant au gouvernement une diminution des prix de carburants à la pompe sont restés vaines jusqu’à aujourd’hui.

Une incertitude pour les finances publiques

La réticence de notre gouvernement à réviser à la baisse les prix à la pompe tiendrait en partie à l’accord qui le lie à la CNPC et la crainte de voir s’amenuiser ses recettes fiscales. Si le premier justifie le statu quo, le second l’est moins. Puisque tous les économistes s’accordent à dire que des prix de l’énergie dopent la croissance. Le budget de l’Etat pourra ainsi en profiter largement grâce à de meilleures rentrées fiscales (TVA, impôts sur les sociétés….).

Baisse des cours du pétrole : Effets limités pour notre économie

Contrairement à l’Arabie Saoudite et la Russie qui souffrent particulièrement du repli des cours la baisse des cours de l’or noir, puisque deux premiers exportateurs mondiaux d’énergies fossiles,  le Niger serait moins affecté. Car notre pays produisant à peine 20 000 barils/jour. Il faudrait surveiller cependant notre solde courant qui risque de se détériorer mécaniquement du fait de moindres revenus tirés de vente d’hydrocarbures à l’étranger qui ont représentant 23 % des revenus d’exportation en 2014 selon le dernier rapport de la Banque Africaine de Développement(BAD)(2015).
Rappelons enfin que le développement d'un pays se nourrit essentiellement de l’abondance d'énergies : électricité et autres produits pétroliers bon marché et de qualité. 

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