Le Niger a tout pour réussir

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dimanche 2 novembre 2014

A quand la facilitation de faire les affaires au Niger ?

Dans l'édition 2015 de Doing Business, le classement édité par la Banque mondiale des pays les plus accueillants pour les entreprises, le Niger perd trois (3) places en un an, passant  de la 165ème à la 168ème position*. Une reculade qui a suscité beaucoup d’indignations. Notamment dans le milieu politique. Loin des interprétations ou lectures politiciennes que certains feront de cette dégringolade, les analystes, eux, peuvent au moins s’accorder sur deux points : la nécessité de poser le bon diagnostic et de reformer notre administration.
Rappelons que le but initial de du rapport de Doing Bussiness est de « fournir une base objective pour comprendre et améliorer l'environnement réglementaire des affaires partout dans le monde ».

L’exercice, dans lequel nous nous livrons dans ce qui suit, consiste à reprendre et à éplucher un certain nombre d’indicateurs que Doing Bussiness retient pour établir son classement et pour lesquels notre pays reste à la traîne et donc moins performant, et proposer des solutions pouvant conduire à les améliorer. Nous nous sommes aussi amusés à faire une comparaison avec le Rwanda, un pays qui a enregistré des progrès spectaculaires dans la « facilitation de faire des affaires » ces dernières années et auprès duquel, le Niger peut s’en inspirer.

Les indicateurs à améliorer

·        * Création d’Entreprise : Cet indicateur mesure le nombre de procédures, le temps et le coût nécessaires pour qu’une petite et moyenne entreprise à responsabilité limitée puisse immatriculer et enregistrer une nouvelle entreprise. Notre pays a perdu trois (3) places dans ce classement.
On peut se féliciter d’avoir un nombre (6) de procédures inférieur à la moyenne continentale (4,8). Quoique le délai enregistrement de l'entreprise (15 jours) soit en dessous de la moyenne en Afrique subsaharienne (27,3 jours), l'Etat devrait  le réduire afin qu'on s'aligne au mieux avec le Rwanda (6,5 jours). Si l'on récence des points  positifs et qui seraient  favorables au développement des activités au Niger dans cette rubrique, le gouvernement devrait faire le nécessaire pour réduire les différents coûts, qui sont enregistrés sous la forme d'un pourcentage du revenu par habitant du pays et qui intègrent tous les frais officiels et les honoraires payés pour les services d'avocats et les services professionnels si ces services sont requis par la loi. Ils sont largement au dessus des moyennes régionales et qui constituant indéniablement un frein à la création des entreprises et donc de valeur ajoutée future dans notre pays : 76,7 au Niger contre 56,2 en Afrique Subsaharienne.
Il y va également du Capital minimum versé qui représente la somme que l'entrepreneur doit déposer dans une banque ou auprès d'un notaire avant son enregistrement et pour un délai allant jusqu'à 3 mois après la constitution de son entreprise et est enregistrée sous la forme d'un pourcentage du revenu par habitant du pays : 492,0 au Niger  contre 0,0 au Rwanda et 95,6 en Afrique Subsaharienne.

·      * Raccordement à l’électricité : Il est fourni ci-après une liste des procédures, des délais et du coût auxquels est soumise une entreprise pour l'obtention d'un raccordement permanent au réseau électrique pour un entrepôt nouvellement construit, y compris pour l'extension ou l'agrandissement de l'infrastructure existante.
L’Etat doit davantage investir dans les infrastructures de production et de transport de l’électricité afin de rendre celle-ci plus accessible et à moindre coût.

·        *  Paiement des Taxes et Impôts : Ce sujet liste les taxes et impôts qu’une entreprise de taille moyenne doit régler ou retenir chaque année. Il offre aussi une mesure de la charge administrative dans le paiement de taxes, en analysant le nombre de paiements requis, le nombre d'heures consacrées à la préparation, au dépôt et au paiement, ainsi que le pourcentage des bénéfices qu’un entrepreneur doit payer en taxes et impôts.

·        * Obtention de Prêts : Avec 6 places perdues par rapport au classement 2014 (125ème), c’est l’indicateur qui a contribué plus à la chute de notre pays dans le classement 2015 (131ème). D’où l’intérêt de nous appesantir là-dessus. Il est composé des mesures sur la divulgation de l’information sur le crédit et des droits des débiteurs et créanciers sont présentées ci-dessous.
-          - L'indice de fiabilité des garanties s'étend de 0 à 10, avec 10 indiquant des lois le mieux conçues pour améliorer l'accès au crédit.  Avec un indice égal à 6, le Niger se retrouve au même niveau que les pays de l’OCDE et au dessus de la moyenne de l’Afrique Subsaharienne. Ce qui signifie que nos lois sont relativement bien conçues pour améliorer l'accès au crédit dans le pays. Une nouvelle certes réjouissante mais qui ne devrait pas être synonyme de relâchement de la par des autorités afin de prétendre à un indice égal à 7 lors du prochain classement.
-          - L'indice sur la divulgation de l'information sur le crédit mesure la portée, l'accès et la qualité de ces indicateurs au niveau des registres publics ou des bureaux privés. Il s'étend de 0 à 6, avec 6 indiquant un accès intégral à l’information sur le crédit. Au Niger, cet indice a une valeur nulle contre 2 pour la moyenne de l’Afrique Subsaharienne. Cela signifie que l’accès à l’information sur le crédit est inexistant. On peut bien reprocher aux établissements de crédit de la place de faillir dans leur communication. Une mission pourtant clé dans la réussite de leurs activité.
-         - Couverture par les registres publics et les bureaux privés (% des adultes) : Cet indicateur rend compte du nombre d'individus et d'entreprises inscrits dans un registre public du crédit ou un registre centralisé privé comportant des renseignements sur leurs antécédents de crédit au cours des 5 dernières années. Pour le Niger, il s’établit à un niveau très insignifiant : 1% pour le premier et nul pour le second, loin en dessous des moyennes continentales respectivement 4,5% et 5,8%. Il y a donc urgence de rendre ce registre plus visible aux yeux des individus et des entreprises qui y sont inscrits [et ceux qui comptent y s’inscrire] à travers des campagnes de sensibilisions relatant son utilité.

*Les classements de l'année dernière (2014) sont ajustés: ils sont basés sur 10 domaines et reflètent des corrections de données. Ainsi, le Niger est passé de la 176ème à la 168ème place après cette correction.
ADAMOU LOUCHE Ibrahim avec Doing Bussiness, La Banque Mondiale

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